Juin 2018, premiers instants sur le territoire thaïlandais. Qu’est-ce que je me sens bien ici. Je n’attendais rien de ce voyage enfin, j’avais tout de même l’espérance d’apprendre à être moins exigeante, envers la vie, mais aussi envers moi-même. Des les premiers jours à Kanchanaburi j’ai étrangement eu le pressentiment que ma vie aller changer.
J’étais à un tournant de ma vie, je le sentais, mais je n’avais pas imaginé qu’un jour, j’écrirais cet article à propos de Farmstay La Maison – Chiang Rai.
Avant le Homestay – Farmstay La Maison :
En arrivant en Asie, je n’avais pas vraiment d’itinéraire en tête, simplement l’envie de barouder dans l’optique de découvrir des cultures, des coutumes, traditions et savoir-faire differents des miens, mais aussi aller à la rencontre de locaux et expatriés fondateurs d’associations ou de centres pour animaux dans le besoin afin de partager avec des personnes passionnées et inspirantes.
Après plusieurs mois d’aventure, je ne le savais pas encore, mais quelques jours au sein d’un centre d’éléphants qui auparavant se trouvait au village de Ban Khwae Wua Dam à 30 kilomètres de Chiang Rai allaient changer ma vie.
À l’instant même où je suis arrivée, j’ai été séduite par le charme de ce lieu merveilleux situé entre vallées et jungle où il règne une atmosphère apaisante de bout du monde. Les coqs et oiseaux en tous genres y chantent à longueur de journée.
Tout au long de l’année, la nature y offre des paysages aux couleurs, aux odeurs et aux vibrations indescriptibles. Ici, se trouve aussi une belle cabane en bambou habitable, construite avec amour donnant sur les rizières familiales. Ce lieu est tout simplement à l’image de ceux qui l’habitent : humble, apaisant, passionnant. J’ai rapidement fait la rencontre d’une partie de la famille et je suis tombée une seconde fois sous le charme de ces moments riches de partages et générosité. Et puis, comme on ne dit jamais deux sans trois, c’est ensuite de Dédé dont je suis follement tombée en amour.
À 2 kilomètres des rizières et donc du Farmstay, se trouve le village et c’est ici que les parents de Dédé, on construit leur « Baan » et y ont élevé leurs enfants et accueillit Pipi, notre grand-mère. C’est dans cette maison que nous recevions auparavant nos visiteurs.
Ici, chacun passe, les voisins, la famille, les ami(e)s, car oui chez les Karens l’échange, le partage, la solidarité et la vie en communauté sont des valeurs importantes. Chez nous les Occidentaux, nous clôturons nos terrains, puis nous plantons des arbres assez grands pour être à l’abri des regards. Ici, si tu veux de l’intimité, c’est toi qui vas te cacher 🙂
La porte est toujours ouverte et lors des repas, qu’importe l’heure, la fatigue et ce qu’il reste dans les plats, si quelqu’un passe proche de la maison, on l’invite à venir prendre place à table.
Comment est né Farmstay la maison :
Home (maison) Stay (rester/séjourner) signifie plus précisément « séjourner chez l’habitant« . Autrement dit, partager le quotidien d’une personne ou d’une famille en participant possiblement à ses habitudes et sa maison.
Alors comment et pourquoi créer la maison ? L’idée est tout simplement venue des réseaux sociaux. Émerveillée par ce village, cette ambiance, je partageais régulièrement des photos et vidéos de mon quotidien au village. Et puis, une personne m’a écrit » Woaw !! C’est vraiment trop chouette ce quotidien, je serais en Thaïlande dans quelques mois, je serais heureuse de faire ta rencontre et celle de tes proches. Vous pourriez m’accueillir pour quelques jours ?« . Plus les semaines s’écoulèrent, plus je recevais des messages similaires, sans que vraiment l’idée me traverse l’esprit car au font, moi aussi j’étais une invitée.
Dans notre village, les emplois se trouvent globablement a la journée. Ramasser les ananas, le maïs, aider dans les champs et à la construction. Le salaire minimum est de 8€ par jour, et les emplois pas constants. Ce qui implique que certains mois sont creux, très creux. Un jour Dédé m’annonce que maintenant que nous sommes officiellement ensemble, il souhaite pouvoir prendre soin de nous et avoir un salaire stable pour subvenir a nos besoins futurs. Pour cela, il avait décroché un entretien dans un hôtel à Chiang Rai pour travailler à la blanchisserie.
Coup de chance ou non, l’entretien n’a pas été concluant. Mais entre nous, Dédé dans une blanchisserie, enfermé 6 jours par semaine, 10 heures par jour ? Ceux qui l’ont déjà rencontré savent aussi bien que moi que rester enfermée loin de la nature et du village n’est pas quelque chose qui lui ressemble.
Je me sentais impuissante malgré mon emploi, mais je ne supportais pas l’idée de le laisser troquer son bonheur et sa liberté contre quelques bahts. Puis, a la suite d’une énième demande via Instagram, j’ai émis l’idée de créer une petite chambre d’hôte afin de recevoir occasionnellement des visiteurs.
C’était simplement une idée, mais pas une promesse de grande réussite. Et pourtant, j’ai vu Dédé s’atteler avec son oncle à la construction d’une chambre, Moumo la maman s’emballer et ranger les cartons stockés ici depuis des années, puis papa créer rigoureusement du mobilier pour embellir la maison de famille. Maintenant je peux le dire, leur confiance aveugle m’a beaucoup ému.
Farmstay La Maison Chiang Rai - Et maintenant ?
Après 7 ans, d’une vie riche d’amour et d’émotion, je (Marine) me suis envolé pour d’autres horizons.
Dorénavant, c’est aux champs que Dédé et ses cousines vous recevrons, mais uniquement le temps d’une journée.
Toujours dans le but de partager des moments authentiques, faire découvrir notre mode de vie Karen sans pour autant créer un zoo humain. Ici, les voyageurs sont invités à reprendre le temps de vivre lors d’un séjour en immersion.